Merci beaucoup pour ces premières vidéos, qui ont été d'une grande utilité pour certains de mes patients, surtout les conséquences à court moyen et long terme.
Néanmoins, j'ai ressenti des difficultés avec une de mes patientes, adolescente, que je suis depuis très longtemps. Ses réponses, ses ressentis m'ont interpellé, car je ne m'y attendais pas.
Pour vous mettre dans le contexte, c'est une adolescente qui est en surpoids, et subi les remarques de son père (parents divorcés, papa = ancien obèse) et de sa soeur (= très maigre), je ne sais pas si c'est important mais la tante a un TCA. Certaines de ses amies, font régimes, alors qu'elles n'ont aucun surpoids. Je galère avec elle depuis plusieurs années pour qu'elle réintègre une relation saine avec la nourriture, en vain...Lorsqu'elle mange c'est tout ou rien, soit elle controle soit elle se l'autorise, sans culpabilité et là, elle est dans l'extrême (RC?)Le dernier exemple, elle a été fan sur des céréales, cette prise lui faisait plaisir, elle savait qu'elles n'étaient pas de très bonne qualité (je ne lui ai rien dit, c'est son analyse), me disait qu'il n'y avait aucune culpabilité, elle en mangeait à chaque repas (petit dej, desserts, gouter...), c'était plus fort qu'elle... me disait-elle. A la dernière consultation, elle me dit ne plus en avoir envie, s'être dégouté mais s'oriente sur autre chose. Et c'est ainsi depuis plusieurs années, ça été sur le fromage, sur le chocolat.....certes pas sur les légumes!!!! sur des aliments qu'elle considérait mauvais
La dernière problématique, et c'est pour cela que je vous écris. Lors de la consultation, la première chose qu'elle me dit: "je craque...": Au lycée, ils sont un groupe d'amis qui ramènent leur déjeuner. Après avoir fini, elle me dit prendre des bouchées supplémentaires sur leurs repas. Je lui pose la question: "pourquoi, as tu encore faim?", elle me répond: "non je n'ai plus faim, et en plus je n'aime pas ce que mes amis ramènent". " ils ramènent des croques des choses pleines de sauce" (comme par hasard! non?) "Pourquoi le fais tu?" "Je ne sais pas c'est plus fort que moi". "Manges tu vites?" "non je mange très lentement".....J'ai donc posé les questions sur les conséquences à court terme, moyen terme... Court terme: "beurk aucun plaisir"; à moyen terme: "j'ai mal au ventre, je ne sais pas pourquoi je le fais" et à long terme, pendant la consultation "je suis nulle, j'ai craqué"
En fait, je pense que ce qui m'a déstabilisé, c'est qu'elle ne m'a pas décrit le "ouf" que tu décris si bien.
Et le pire, pour elle, c'est qu'elle prend du poids, ce qui ne peut arranger les choses....
Pouvez-vous m'orienter sur cette prise en charge?
Bonjour Nathalie, Tu as pu revoir cette jeune fille en consult?
merci beaucoup pour ce retour, il me sera d’une grande utilite, pour son prochain rdv
J’attends donc avec impatience ce cours
Belle journée à toi aussi
il y aura un cours portant sur les comportements en pilotage automatique et comment travailler dessus
hello
si je peux te donner quelques petits conseils évite les "pourquoi" exemple : pourquoi le fais-tu?
Le pourquoi laisse entendre qu'il y a une faute. Tu pourrais le formuler par une phrase plus "ouverte" qui émet des hypothèses
exemple : "j'imagine que si tu l'as fait c'était avec l'idée d'en tirer un bénéfice, non? et tu ok pour que l'on en parle?"
Il semble que son comportement soit fait avec peu de conscience et de présence. Il faudrait travailler dessus. Tu peux par exemple partir des conséquences qu'elle a observé et lui proposer des alternatives comportementales comme mettre de la présence.
ex: "j'ai l'impression que quand tu fais cela s'est comme si tu étais un peu en spectatrice, comme si ce comportement était plus fort que toi, qu'il te retirait ton autonomie, notamment ton autonomie dans ta capcité à t'arrêter de manger, à pouvoir arrêter quand tu ne ressens plus de plaisir...et cela fait que tu es comme "gaver" à la fin..serais-tu ok pour que l'on travail pour que tu retrouves ton autonomie? la première étape serait juste de pouvoir ramener ton attention sur les différentes sensations dans ta bouche, sans essayer d'arrêter de manger ou sans essayer de contrôler quoi que ce soit juste observer"
On peut également émettre l'hypothèse (que l'on peut partager avec elle) qu'elle est contrôlée par des règles implicites du type "il faudrait que j'ai de la volonté" et peut être que cette règle ne fonctionne pas et cela génère un sentiment d'impuissance qui explique son attitude résignée. On peut par exemple l'inviter à observer si son cerveau génère ce type de règle.
belle journée